À travers le Salzkammergut

A TRAVERS LE SALZKAMMERGUT surmontée, elle aussi, d’un clocheton bulbeux et portant de l'autre côté la date 1039. Elle donne accès dans une cour intérieure non moins curieuse, bordée d’arcades, où l’on peut distinguer encore des vestiges d’anciennes fresques, et au fond de laquelle est la chapelle de la paroisse. Une poutre en bois saillant hors d'une des murailles est, dit-on, le reste de la potence où l'on pendait ceux qu’avait condamnés la justice des seigneurs d'Orth. Ces deux châteaux, — dont le premier plus récent, date du xIve siècle et, après sa destruction partielle. par les paysans révoltés, fut reconstruit en 1626 par leur vainqueur, le comte Herberstorf, qui l’avait reçu de l’empereur en récompense et qui y mourut, — ont une histoire fort ancienne; 1ls appartinrent "1% 97 4 CRNDEDDERTSSE DE TOCÈRE d’abord à la famille des comtes d’Orth qui remonte au xmn° siècle, puis successivement à des empereurs, à des princes, à des seigneurs; leurs armoiries se déroulent sur les murs dans la cour du château situé sur terre, où de belles reliques d'autrefois — un puits aux élégants ornements de fer forgé, des portes et des fenêtres grillées non moins admirablement ouvragées, et, à l'inté- rieur, des collections d’antiquités recueillies par l'archiduc Jean — continuent d’évoquer le passé. Tn notre siècle, le sort, bien inspiré, fit de ce vieux manoir paisible et plein de souvenirs un nid de poètes, où Schleifer réunissait ses amis, Lenau et autres, et d'où les strophes ailées et harmo- nieuses s’envolaient et chantaient avec les oiseaux sous les grands arbres. Les deux bâtiments ont subi d'ailleurs bien des modifications : ils étaient jadis fortifiés, et une vieille gravure de 1594 représente celui du lac entouré d’un pont de bois qui figure encore sur un plan de 1819, et dont on voit aujourd’hui les traces sous forme de nombreux pilotis 3mergeant à la surface de l’eau. Enfin, achevant le cycle des villas qui s'étagent parmi des parcs sur les collines environnantes autour d’un vaste pensionnat de jeunes filles tout blanc dans la verdure avec, comme fond de tableau, les forêts du Gmundnerberg (822 m.), — voici dans la plus admirable situation, toute seulesur une éminence, la villa Marie-Thérèse, magnifique château du duc Philippede Wurtemberg, bâti il y a une vingtaine d'années par l’architecte Adam dans le style Louis XIII en forme de penta- gone irrégulier, dressant majestueusement au milieu des arbres de son parc superbe et au sommet d’une immense pelouse verte descendant jusqu’au lac sa tourelle et ses pavillons roses tournés vers tous les points de l’horizon pour en laisser admirer les diverses beautés. { L'intérieur du château, des plus luxueux et des plus artistiques, répond à l’extérieur. Dans le promenoir au pavé de mosaïque, aux parois et aux colonnes de marbre, entourant.une cour centrale et sur lequel s’ouvrent les portes des salles, c’est une profusion de merveilles : vitraux anciens aux fenêtres, vieilles tapisseries des Gobelins encadrant escalier ou servant de portières, vases géants de la Chine, meubles anciens sculptés et ciselés chargés de oronzes, d'émaux, de faïences, de sculptures de tous les siècles; puis de luxueux services d’orfèvrerie ou de por- LES CHATEAUX D'ORTH

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