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étaient ensevelis sous d'immenses glaciers figés. Par les fortes chaleurs seulement, un blanc 
ruisseau tombe des glaciers de- Gosau : c’est le lait dans lequel les pâtres se baignaient jadis. 
Autrefois aussi vivait sur ces hauteurs une gardienne de chalet d’une beauté merveilleuse 
mais, pleine d’orgueil et de dureté, elle ne cessait de tourmenter tous ceux qui vivaient près d’elle. 
Le ciel l'en punit en la changeant en une affreuse sorcière, condamnée à errer ‘de côté et d’autre 
jusqu’à ce quê sonne pour elle l’heure de la délivrance. Elle est très méchante, dit-on, et elle est 
apparue plusieurs fois à des ascensionnistes sous la forme d'une mendiante petite et d’une 
laideur extrême. Qui la rencontre fera bien de rebrousser chemin, car c’est sûrement signe 
d'orage ou de grand malheur. 
Le diable en personne demeure aussi par là, dans les cavernes que renferme la montagne; 
surtout pendant les orages nocturnes, il poursuit les filles débauchées et leur attache aux genoux 
des fers à cheval en punition de leurs fautes, témoin ceux qu'on a trouvés sur ces hauteurs arides. 
Ii est vrai que certaines personnes plus prosaïques expliquent qu’autrefois, et il n'y a pas 
longtemps, des chevaux y passaient, transportant le sel par un chemin tracé dans la montagne. 
Enfin, des animaux terribles, les bergsturen (bêtes de montagne qui frappent), habitent 
également les environs. Ils ont un corps de serpent avec quatre pattes, une tête de chat, des 
dents venimeuses, une longue queue, et ils s’allongent dans les coupes des forêts comme des 
bâtons de bois desséchés. Qu’un malheureux passant les approche, ils le frappent d'une mort 
‘oudroyante en lui traversant le cœur et en laissant un trou dans sa poitrine. 
Et maintenant, de retour à Hallstatt, avant de quitter ces superbes paysages, une dernière 
excursion nous réclame : aux flancs escarpés du Salzberg où se trouve la mine de sel, par un 
chemin en lacets à l'ombre rafrai- 
chissante d’une épaisse forêt de 
hêtres, la visite du Rudolfsthurm, 
restes d'un château fort que le 
duc Albert I‘ fit construire, en 
284, pour défendre les mines 
de Hallstatt contre les évêques 
le Salzbourg, propriétaires de 
celles de Hallein, qui se préten- 
daient lésés dans leurs droits, 
différend qui se termina à l’avan- 
tage du duc. Aujourd’hui, la tour 
est habitée par le directeur des 
mines, et l’on y trouve de curieux 
échantillons de minéraux du pays 
etsurtoutune belleetintéressante 
collection d’antiquités celtiques 
et romaines avec quelques sque- 
lettes de cette époque, trouvés 
dans les environs. { 
Tout le monde sait aujour 
d’hui quelle place occupe Halls- 
tatt dans l'étude des temps pré- 
historiques : on appelle « période 
de Hallstatt-» l’époque intermé- 
diaire entre l’âge du brônze et 
l’âge du fer. C’est ici, en effet. 
A TRAVERS LE SALZKAMMERGUT 
LA HUTTE SIMONY