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\ TRAVERS LE SALZKAMMERGUT 
étaler leur opulence sur l'Esplanade ou dans lès 
salles du monumental casino. 
Heureusement, il ya à Ischl d’autres attractions. 
Peu de monuments, il est vrai : une jolie fontaine, 
quelques bustes de bienfaiteurs de la ville, et surtout 
la villa impériale et l’église catholique : la première, 
rès simple d’ailleurs, ornée, à l’intérieur, princi- 
palement des innombrables trophées de chasse de 
l’empereur et entourée d’un beau parc plein d’inté 
ressantes collections botaniques, avec un joli cottage 
d’où l’on a, entre les arbres, une vue charmante sur 
le bourg groupé au bas, est habitée plusieurs semaines 
chaque été parl’empereur, qui, en compagnie parfois 
de l’impératrice — une ardente admiratrice des 
beautés de la nature, — vient s’y reposer et s’y 
distraire par les excursions et la chasse ; environné 
de l’affectueux respect de ses sujets, il vit ici d’une 
existence très simple, et chaque matin, à sept 
heures, on le voit, sans apparat, se rendre à la messe à l’église du bourg. 
Celle-ci, fondée en 1320, reconstruite au xvin° siècle (sauf sa tour terminée en flèche élégante) 
à la suite d’un incendie qui détruisit une grande partie du bourg, est décorée d'assez belles 
fresques modernes par Mader et montre à l’extérieur, dans le mur du clocher, une pierre tumu- 
laire du temps des Romains qui recouvrait une sépulture chrétienne et qui porte une inscription 
encadrée entre des bas-reliefs représentant deux personnages en pied, un homme portant un vase 
et une femme tenant une cruche, sous un médaillon où sont deux bustes. [ { 
Mais le principal ‘attrait d’Ischl, c’est la quantité de promenades qui, aux. alentours, 
offrent la fraîcheur de leurs ombrages ou la beauté de leurs spectacles. D'abord, tout au sortir, 
au sud, une colline boisée, le Siriuskogl, d’où l’on a une vue superbe sur la riante vallée où la 
Craun déroule ses sinuosités et sur les blanches maisons du bourg étalées autour du fin clocher 
de l’église parmi la verdure, sur le fond plus sombre des montagnes. 
Puis d’autres points de vue encore; maintes forêts toutes proches avec l’attrait de leur mysté- 
rieuse poésie; et, pour les amateurs d’ascensions, toute une série de hauteurs que la nature 
s’est plu, ce ‘semble, à approprier à toutes les forces et à tous les goûts, depuis la petite 
éminence du Calvarienberg et le Salzberg (966 m.) jusqu’au Hainzen (1 637 m.), à la Zimnitz 
(1743 m.), à la Hohe Schrott (1786 m.), au Hüttenkog| (1 409 m.), au Sandling (1716 m.), en 
passant par la Hütteneckalpe (1276 m.) et le Predigtstuhl (1276 m.) avec leur imposant 
panorama des montagnes, des vallées et des lacs d'alentour, encore dépassé en beauté grandiose 
par celui du Schônberg, la « Belle montagne » (2 093 m.), la reine de ces excursions. 
Sur ces montagnes aussi et leurs solitudes mystérieuses, surtout sur celles.de la Zimnitz, 
planent de merveilleuses légendes. En voici une entre plusieurs : Il y a bien des années, au 
temps où les bienfaisants génies, les kobolds, non encore chassés par notre prosaïque civilisation, 
habitaient les retraites inviolées des forêts et des montagnes, un pauvre charbonnier vivait au ha- 
neau de Kreutern près d'Ischl, avec sa femme malade et leur fille Gertrude, une belle enfant de 
dix-huit ans. Leur existence était misérable et triste, et la jeune fille n’avait qu’une pensée : 
découvrir la « plante de vie » qui redonnerait la santé à sa mère. Par un beau jour de Saint- 
Jean — date fatidique à laquelle s’exercent particulièrement les puissances secrètes de la 
nature, — elle s’engagea dans les épaisses forêts qui couvraient la Zimnitz. Pendant des heures 
et des heures elle marcha, scrutant du regard le fouillis des herbes et des arbustes, mais 
CROIX DANS LA TRAIN PRÈS D'ISCHI,