Volltext: Studien zur Palaeographie und Papyruskunde XVII. (XVII. / 1917)

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romaine dont l’importance dans l’histoire du monde antique apparaît chaque jour plus clairement. Nous 
émettons donc le voeu qu’une publication réunissant tous les fragments épars provenant de Thmouis 
soit un jour entreprise. Les papyrus Rylands, comme celui que nous publions, montrent qu’il est possible 
de reconstituer de longs textes au moyen de ces débris et les résultats seraient sans doute encore 
bien plus fructueux si toutes les collections étaient mises à la fois à contribution ; bien des fragments 
en apparence inutilisables trouveraient alors leurs compléments. 
En attendant la compilation de ce Corpus, nous y apportons notre contribution sous forme d’un 
nouveau document de Thmouis. Il ne peut y avoir de doute, en effet, sur l’origine du fragment dont 
on va lire le texte. Il est entièrement carbonisé et seules les ruines de Thmouis dans le nome de 
Mendès en ont livré de semblables. D’ailleurs, si l’état actuel du document ne décelait déjà suffisamment 
son origine, elle serait révélée par la présence de certains noms de lieux qui se retrouvent dans les 
textes de la Bibliothèque Rylands lesquels proviennent sans aucun doute des archives mises' au jour 
par M. Naville : les noms de ©ptoOcç et MsvSrjç qui y figurent ne laissent à cet égard aucun doute. La 
provenance de notre texte est ainsi bien établie. Il me fut remis par M. le professeur Nicole au cours 
de l’hiver 1911 et présentait alors l’aspect, non pas d’un rouleau tel que ceux d’Herculanum, mais 
plutôt d’une liasse de feuillets carbonisés, comme un livre moderne qui aurait été livré aux flammes. 
D’après tout ce que nous connaissons des usages de la bureaucratie égyptienne à l’époque gréco- 
romaine, ces feuillets, portant la meme écriture et tous couverts d’un texte de même nature, devaient 
appartenir à l’origine à un seul et même rouleau. La disposition qu’ils présentaient s’explique, croyons- 
nous, de la façon suivante : ce document étendu dont ils faisaient partie constituait un rouleau 
volumineux reposant dans les Archives centrales du nome. C’est là qu’à une date indéterminée on le 
mit au feu avec nombre de rouleaux analogues, qu’il fut réduit en charbon et ainsi préservé de la 
destruction par l’humidité. Plus tard, fut-ce pendant qu’il gisait parmi les décombres ou au moment de 
sa découverte, notre rouleau dut être écrasé ou, tout au moins, compressé. Un tel traitement, infligé à 
une aussi friable matière, eut pour effet de briser les longs côtés du rouleau aplati qui se trouva ainsi 
converti en une série de feuilles séparées entassées les unes sur les autres. Dans ces circonstances, 
on comprend que la tranche des feuillets ainsi obtenus ait particulièrement souffert. De petites bandes 
de papyrus se sont effritées et détachées, entraînant dans leur disparition celle des caractères qui y 
étaient tracés. De plus, ce n’est pas la totalité des feuillets dont l’ensemble constituait le rouleau original 
qui est parvenue jusqu’à nous mais une partie d’entre eux seulement et il ne nous sera par conséquent 
pas possible de reconstituer ce rouleau dans toute son étendue. Enfin, ces fragments, tels que nous les 
possédons aujourd’hui, ne contiennent pas les colonnes d’écriture dans leur intégrité, mais seulement 
la partie inférieure de celles-ci. Au cours de ses aventures le rouleau fut brisé en deux et la portion 
qui contenait le bas des colonnes est seule parvenue jusqu’à nous. La brisure s’étant faite en biais, 
les fragments ont actuellement l’apparence de triangles irréguliers. Il est difficile d’évaluer avec exacti 
tude le nombre des lignes qui manquent au début de chaque colonne mais il n’était apparemment guère 
inférieur à celui des lignes conservées (cf. 1. 379, note). Par la description qui vient d’être faite on aura 
remarqué que notre document n’appartient pas au nombre de ceux que Daninos Pacha recueillit, puis 
qu’il nous est parvenu non monté et pour ainsi dire à l’état brut, tel qu’au jour où il reposait parmi 
les décombres des Archives du nome de Mendès. C’est probablement par l’entremise de fouilleurs 
indigènes qu’il parvint, après avoir subi les diverses mutilations qui viennent d’être signalées, chez un 
marchand d’antiquités du Caire où M. Alfred Boissier l’acheta. s ) Il le remit à son retour d’Egypte à M. 
le professeur Nicole qui voulut bien me le transmettre en m’autorisant libéralement à essayer, par tous 
les moyens, d’en tirer quelque parti. Malgré un travail prolongé je n’ai pas réussi à trouver la solution 
de toutes les difficultés d’interprétation que présente ce texte et cette circonstance m’engage à n’en 
pas retarder davantage la publication. D’autres réussiront peut-être là où mon inexpérience a échoué ; 
ce qui importe avant tout c’est de mettre les textes originaux à la portée des travailleurs. J’exprime 
donc ici à M. le professeur Nicole ma vive reconnaissance pour l’empressement avec lequel il m’a mis 
à même de faire connaître aux papyrologues un document intéressant à plus d’un égard. 3 4 ) 
3 ) Ce renseignement m’a été fourni oralement par M. Boissier. 
4 ) La Bibliothèque Rylands possède quelques fragments qui faisaient, semble-t-il, partie du même rouleau (P. 
Rylands 426) mais ils sont dans un état de conservation beaucoup plus précaire que ceux de Genève et ne fournissent pas 
de données nouvelles.
	        
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