ALTMÜNSTER. — EBENZWEIER ET LE CHATEAU DU COMTE DE CIHAMBORD. — UNE MAISON DE CULTIVATEUR. — CARACTÈRE ET MOWUURS DES PAYSANS. — COUTUMES DIVERSES. — ( LANDLER ) ‘ET ( SCHNADAHUPFL »). — LA VALLÉE DE VIECHTAU ET LES SCULPTEURS SUR BOIS DE NEUKIRCHEN. — TRAUNKIRCHEN ÊT SES LÉGENDES. — LA PROCESSION DE IA FËÊTE-DIEU SUR LE LAC L faut maintenant dire adieu à Gmunden et con- ‘inuer notre route par les villages qui se succè- dent sur la rive ouest du lac. C’est d'abord Alt- nünster avec son vieux clocher de pierre et ses rustiques aabitations émergeant du milieu des arbres au bord de petits ruisseaux serpentant et gazouillant dans l’herbe des prairies. Rien de frais et de charmant comme ce tranquille endroit, surtout au printemps, quand les arbres fruitiers tout fleuris se détachent blancs et roses sur cet océan de verdure. [ C’est une des plus vieilles localités du Salzkam mergut et la plus ancienne des bords du T'raunsee, dit-on ; elle était habitée aux temps païens par des pêcheurs, qui avaient élevé un temple à leurs idoles là où se trouve l’église actuelle; ce temple aurait été détruit par saint Jérôme (?) qui vivait en ermite dans le voisinage, sur la colline appelée encore aujourd’hui Hieronymus Leithen. D’après une autre iégende, il y avait ici autrefois une grande ville païenne, qui fut engloutie dans le lac. On a trouvé ) Altmünster beaucoup d’antiquités celtiques et romaines : c'était, en effet, une bourgade impor- tante sous la domination de Rome; mais il n’en reste plus aujourd’hui d’autre monument qu’une pierre tombale encastrée dans le mur de l'église. ‘ { En 550 fut fondée par le duc de Bavière Théodebert l’abbaye d'hommes de Trunseo, d’où le village a tiré son nom actuel (Ancien monastère) ; elle ne subsista que jusqu’au x° siècle. L'église est la seule chose remarquable du pays. La partie la plus ancienne est sa pittoresque our carrée terminée en clocher pyramidal, où des touffes d'herbes et. même d’arbustes égaient ‘es pierres grisâtres. A la base du clocher s'aperçoit une tête d’homme sculptée dans la pierre : on l’appelle Heidenkopf (la Tête du païen) et elle rappelle, dit-on, le souvenir d’un maître maçon qui avait conclu un pacte avec Satan pour détruire l’église chrétienne élevée à la place du cemple des faux dieux, mais que la puissance céleste fit échouer dans son entreprise, et qui fut précipité du haut de la tour par le peuple irrité. Les portails, en marbre rouge du pays, sont de 1472 et 1473. L'intérieur est richement décoré, mais dans ce mauvais goût rococo si répandu en Autriche; cependant on y trouve quelques objets remarquables. Si le maître-autel, sculpté au siècle dernier par Schwanthaler de 5