Volltext: Serbien und der Weltkrieg (Band III 1931)

Je me rendis sans autorisation de mon gouvernement et sans avis 
préalable à Paris pour voir ce qu’il y avait à faire (juillet 1915). 
L’ancien ambassadeur de France à Berlin, monsieur Jules Cambon, 
avec lequel j’ai été intimement lié pendant des années, lui ayant exposé 
à Paris mes doutes et mes craintes et l’ayant prié de sonder auprès du 
gouvernement français le terrain s’il y avait disposition et possibilité 
de songer à la conclusion de la paix, me dit, après avoir consulté monsieur 
Poincaré et monsieur Delcassé, alors ministre des affaires étrangères, 
ce qui suit: 
1. L’Allemagne a déclaré la première la guerre aux alliés, par con¬ 
séquent il n’est que juste qu’elle fasse la première des propositions de 
paix. 
2. Les militaires français affirment que les Allemands ne parvien¬ 
dront pas à forcer nos lignes. 
3. Nous ne pouvons pas nous séparer de l’Angleterre et nous sommes 
résolus à continuer la guerre coûte que coute1 même en nous passant 
de l’aide de la Russie, car nous savons très bien que les Russes se 
battent faute de munitions à coup de crosses et qu'ils subissent d'énor- 
ertes. 
4. L’empereur Guillaume aurait pu empêcher la guerre, s’il l’avait 
voulu; il ne l’a pas fait, et il est pour cette raison le seul coupable. (?) 
5. Tous les essais du côté allemand d’entâmer des négociations de 
paix ne nous paraissent pas sincères et ils agissent ainsi, selon notre 
avis, dans le but principal de semer la discorde et de nous séparer des 
Anglais. En tout cas nous leur conseillons, s’ils ont l’intention de 
faire quelque chose dans ce sens, de ne pas se servir d’hommes de 
finances, ayant déjà eu de mauvaises expériences, quant à la médiation 
de ces derniers lors de la crise du Maroc. 
6. La Bulgarie n’osera pas attaquer la Serbie par crainte des alliés 
et vu les multiples engagements de tous les côtés, je doute que les 
Austro-Allemands soient capables d’entreprendre une offensive de 
grande envergure contre la Serbie. 
Néanmoins monsieur Cambon accueillit ma proposition de sonder 
à mon arrivée en Suisse le terrain quant aux dispositions du gouverne¬ 
ment allemand en vue de négociations de paix et il me pria de revenir 
à Paris, si j’avais quelque chose à ce sujet à lui communiquer. 
Comme il m’était difficile de recevoir en Suisse même des renseigne¬ 
ments de bonne source concernant les intentions du gouvernement 
allemand, je me décidai, vu la gravité sans exemple dans l’histoire 
de l’heure présente, à transgresser les lois et coutumes de guerre avec 
le motif unique de contribuer selon mes faibles moyens à essayer de 
rendre un service à mon pays et à mettre un terme au carnage inoûï 
dont nous étions les victimes. 
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