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à tout moment et avec abondance. C’est aussi en I9i5 à Podgoriza que 
j’ai appris de ces mêmes gens qu’un agent secret et confidentiel de mon¬ 
sieur Pachitch se trouvait parmi les conjurés. Que monsieur Pachitch 
ait été le chef anonyme des conjurés de Sarajévo, il n’y a rien d’éton- 
nant. Ce n’est pas ni le premier assassinat, ni le premier crime politique, 
dont cet homme s’est rendu coupable. Monsieur Pachitch pour arriver 
à son but se sert toujours de l’assassinat. En été 1907 monsieur Pa¬ 
chitch, président du Conseil des Ministres et ministre des Affaires Etran¬ 
gères de Serbie avait préparé, presque publiquement, un complot contre 
la vie du Roi Nicolas de Monténégro. En septembre de cette même année 
je me trouvais en mission à Londres. Monsieur Pachitch y était égale¬ 
ment. Nous étions à un déjeuner assis à table un a côté de l’autre. Ce 
jour là les journaux anglais avaient rapporté la nouvelle venue de Cet- 
tigné, qu’un complot a été découvert contre la vie du Roi Nicolas et que 
les conjurés avaient été arrêtés. Pendant le déjeuner monsieur Pachitch 
me demande ce que signifie cette nouvelle de Cettigné. Je lui réponds 
que je n’en sait rien et en réalité je n’en savait rien. A travers sa barbe 
monsieur Pachitch me dit, que ce n’est pas bien pour le prince Nicolas 
et que cela lui fait tort à l’étranger. Rentré au pays quelques semaines 
plus tard, je fus désigné pour défendre les inculpés devant le tribunal et 
quelle ne fut ma surprise d’apprendre que les principaux conjurés 
étaient des étudiants de Relgrade, des Monténégrins, boursiers du fond 
secret du Ministère des Affaires Etrangères serbe, dont monsieur Pa¬ 
chitch était le chef, et que les six bombes, sous lesquelles le Roi Nicolas 
devait succomber, provenaient de l’arsenal militaire serbe de Kragou- 
jévaz, et enfin que dans ce complot était mêlé l’héritier du trône serbe 
(Georges) et un cousin du roi de Serbie, le capitaine Yacha Nénadovitch. 
Monsieur Pachitch était donc le chef occulte de la conjuration. Il voulait 
assassiner le roi Nicolas, son ennemi, qui jadis pressenti par Pachitch 
pour l’aider financièrement pour assassiner le roi Milan, il avait refusé de 
le recevoir et de l’écouter. En igi5 certains officiers du grand quartier 
général serbe étaient en train d’assassiner le roi Nicolas et de proclamer 
ainsi l’union de l’armée monténégrine et de l’armée serbe devant l’ennemi. 
Monsieur Pachitch Président du Conseil des Ministres en 1915 ne 
pouvait pas ignorer la conjuration. Le désastre serbe seul a empêché ce 
plan et si nous, Serbes et Monténégrins, étions restés dans nos pays 
respectifs le roi Nicolas aurait été sûrement assassiné par les agents de 
monsieur Pachitch. Cette année mêmje on a voulu assassiner à Paris le roi 
Nicolas. Le baron Avezzano, ministre d’Italie auprès du roi Nicolas m’a 
dit, que la vie de celui-ci est en danger. Il a 'ajouté que le gouvernement 
français avait fait savoir à monsieur Yesnitch, ministre de Serbie en 
France, qu’un crime pareil ne peut avoir lieu sur le territoire de la 
Republique française. Je vous ai parlé longuement du crime le plus 
odieux mentionné dans l’histoire et que monsieur Pachitch a commis 
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