Die digitale Landesbibliothek Oberösterreich

Nr. 743. 
M. Dumaine, Ambassadeur de France à Vienne, 
à M. Raymond Poincaré, Président du Conseil, 
Ministre des Affaires étrangères.1) 
Vienne, le 11 décembre 1912. 
La cause des armements de l’Autriche-Hongrie se précise. Des comités 
serbes préparent activement une insurrection en Bosnie sans qu’on puisse 
savoir ici si leurs efforts ont du succès. Mais l’irritation du Gouverne¬ 
ment austro-hongrois est très vive et le parti militaire en profite pour 
réclamer l’écrasement de la Serbie. Des colonnes volantes surveillent la 
frontière. Les premiers coups de feu peuvent être échangés d’un moment 
à l’autre. 
Le Comte Berchtold affecte pourtant de se montrer fort calme. Il 
s’étonne de l’émotion générale, sans vouloir admettre que celle-ci soit 
justifiée par les mesures militaires, financières et politiques prises de 
jour en jour. 
Dumaine. 
Nr. 744» 
M. Raymond Poincaré, Président du Conseil, 
Ministre des Affaires étrangères, à M. Descos, 
Minister de France a Belgrade.1 2) 
Paris, le 11 décembre 1912. 
Votre collègue de Russie a reçu de son Gouvernement l’ordre d’insister 
auprès du Gouvernement serbe afin qu’il déclare expressément et dans 
le plus bref délai que «dans la question du port adriatique la Serbie se 
soumettra à la décision et aux conseils des Puissances de la Triple 
Entente». 
Cette déclaration, d’après le Gouvernement russe, pourrait être faite, 
par exemple, au Ministre d’Angleterre à Belgrade. 
Veuillez appuyer énergiquement la démarche de M. de Hartwig, en 
indiquant toutefois que la Serbie devrait s’en rapporter à l’arbitrage de 
l’Europe et non pas seulement de la Triple Entente. Quelles que soient 
nos sympathies pour la Serbie, nous ne saurions la soutenir dans une 
prétention qui l’expose à un ultimatum immédiat de l’Autriche. Elle sait 
d’ailleurs qu’elle peut compter sur notre concours pour 
défendre, devant l’Europe, la cause de son émancipation 
politique et économique. 
Raymond Poincaré. 
1) Livre jaune 1912, II, N0.10. 
2) Livre jaune 1912, II, Nr. 9. 
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