Volltext: Studien zur Palaeographie und Papyruskunde XVII. (XVII. / 1917)

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Le premier effort à tenter sur la liasse carbonisée qui vient d’être décrite devait être de séparer 
les uns des autres les feuillets qui la composaient. Entreprise assez ardue si l’on se représente le degré 
extrême de fragilité d’une feuille de papyrus réduite à l’état de cendre; le moindre attouchement trop 
brusque risque d’amener sa désagrégation. Cependant, au moyen de lames d’ivoire glissées délicatement 
entre les feuillets, il fut possible d’en détacher successivement cinquante-trois, tous plus ou moins 
complets, auxquels ils faut ajouter un certain nombre de fragments. Il va sans dire que, malgré les 
précautions prises, bien des feuillets se brisèrent au cours de l’opération, d’autres restèrent adhérents 
à ceux entre lesquels ils se trouvaient ou ne s’en détachèrent que partiellement. Ces accidents, que la 
fragilité du papyrus carbonisé rendait presque inévitables, expliquent les lacunes du texte comme aussi 
les solutions de continuité dans la succession des colonnes. Au fur et à mesure qu’ils étaient détachés 
de la liasse les feuillets étaient collés sur carton d’après la méthode de Daninos Pacha. Ce procédé, 
tout en les rendant maniables, ne nous fait rien perdre du texte, le rouleau, ainsi qu’il nous a été 
possible de le constater, n’étant pas opisthographe. Les quelque cinquante-trois feuillets ainsi obtenus 
n’épuisaient pas la liasse entière. En effet, la base de celle-ci résista à toute tentative d’effeuillement, 
et tomba en pièces sans fournir davantage de feuillets intacts. L’adhérence dont il vient d’être question 
en perdit aussi un certain nombre. 
Un premier déchiffrement révéla qu’aucun feuillet ne contenait des lignes entières. Il fallait donc 
essayer de les compléter les uns par les autres et de remettre en ordre les colonnes obtenues de cette 
façon. Ce n’était pas une vaine tentative. En effet, si l’on confectionne un rouleau de papier qu’on 
aplatit ensuite et dont on tranche les plis, on obtient une série de feuilles détachées superposées. Si l’on 
prend ces feuilles l’une après l’autre dans l’ordre où elles se présentent et si on les dépose côte à côte 
sur une table on remarquera que leur succession ne reproduit pas l’ordonnance du rouleau mais que 
chaque fragment est séparé de son complément. La totalité de ces fragments se divise en deux moitiés 
et les compléments des fragments contenus dans la première série se trouvent tous dans la seconde. 
Pour reconstituer le rouleau original et replacer les colonnes dans leur succession véritable il faut rompre 
l’ordre des feuillets tel qu’il est fourni par leur superposition et intercaler entre chaque feuillet de la 
première série un feuillet de la seconde de sorte que, si l’on possède tous les fragments du rouleau, 
il sera possible de le reconstituer dans son entier par de simples déplacements des feuillets. Cet 
exposé sera rendu plus clair par la figure ci-après qui représente l’ordre dans lequel se trouvent les 
sept fragments d’un rouleau couvert de quatre colonnes après qu’on lui a fait subir le traitement qu’on 
vient de décrire. (Voir planche N. 1.) Dans cette figure les flèches indiquent les déplacements qu’il faut 
faire subir aux fragments pour reconstituer les colonnes de texte et les replacer dans leur ordre primitif. 
Les chiffres arabes indiquent l’ordre de succession des fragments dans la liasse obtenue par l’aplatisse 
ment et la déchirure du rouleau. Ce schéma montre aussi que, si certains fragments disparaissent, 
certaines colonnes resteront incomplètes ; la destruction de 1 et 2 par exemple rendrait impossible 
la reconstitution des colonnes III et IV. C’est ce qui est arrivé à notre document; une partie des 
fragments qui le constituaient ont disparu et c’est ce qui explique comment vingt-cinq de nos feuillets 
n’ont pas trouvé leur complément. Les déchets qui se sont produits au cours de l’effeuillement y ont 
aussi contribué. Malgré cela il a été possible de reconstituer vingt-et-une colonnes possédant des lignes 
complètes. Dans plusieurs autres les lacunes peuvent être comblées presque à coup sûr à l’aide de 
passages parallèles. Ce résultat, vu la mutilation du haut des colonnes et les solutions de continuité 
qu’on remarque dans leur série, ne nous serait pas d’une grande utilité si nous avions affaire à un 
récit car alors celui-ci se trouverait si souvent interrompu par des lacunes étendues que son sens 
resterait sans doute obscur. La nature de notre document, qui n’est autre qu’une longue liste de 
parcelles de terre, mentionnant à propos de chacune d’elles son espèce au point de vue fiscal, son 
propriétaire, son locataire etc., rend ces lacunes moins fatales, sinon moins regrettables, en ce sens 
que chaque item de la liste forme à lui seul un tout compréhensible et peut être utilisé. Or, le nombre 
des items entièrement conservés est considérable et le retour constant de formules toujours les mêmes 
permet d’en reconstituer beaucoup d’autres. Il en résulte que, malgré leur mauvais état de conservation, 
ces fragments peuvent fournir matière à des observations intéressantes. 
Les remarques qu’on vient de lire touchant la disposition des fragments d’un rouleau aplati et 
brisé n’ont été faites qu’après le déchiffrement et ont été suggérées par le résultat des essais empiriques 
de rapprochement des divers fragments ; elles n’ont donc pas pu nous servir à rétablir mathématiquement 
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